La chimie en France : ralentissement de la croissance en 2015 après une année 2014 soutenue
Sur les sept premiers mois de 2015, la production de l’industrie chimique en France a enregistré une contraction de 1,4 % en volume par rapport à la même période de 2014 qui correspondait à un plus haut niveau de production.
L’industrie chimique subit les conséquences de la faible croissance de l’industrie et de l’économie en général en France. Elle doit faire face également à une hausse significative des importations en volume, tant depuis la zone euro que de la zone dollar qui concurrencent la production nationale. Elle bénéficie toutefois d’une demande extérieure soutenue par les effets de change, ce qui lui permet de limiter la baisse des volumes.
L’amélioration de la production depuis le point bas de mai, confirmée dans les prévisions récentes, laisse entrevoir un meilleur second semestre.
Compte-tenu des chiffres du premier semestre, l’UIC révise à la baisse sa prévision de croissance pour 2015, anticipant une hausse de la production de 0,5 % en 2015.
Les exportations hors Europe soutiennent l’activité
Les résultats du commerce extérieur sont contrastés. En volume, on note une hausse modeste des exportations et une pression importante des importations. En valeur cependant, les échanges restent excédentaires nets, le solde s’améliorant de près de 0,5 milliard d’euros sur sept mois pour atteindre un niveau record de 5,1 milliards d’euros. Hors Europe, les exportations ont bénéficié de la dépréciation de l’euro.
Une croissance variable selon les secteurs
En France, les débouchés industriels connaissent une croissance modérée. La production automobile présente une bonne dynamique, alors que le secteur de la construction est toujours en nette contraction.
La chimie minérale enregistrerait un recul de 2 % en 2015, marquée par un retard des livraisons d’engrais au printemps, une faible demande industrielle et un manque de débouchés dans la construction en France.
Après un rattrapage significatif en 2014, la production de la chimie organique se stabiliserait en 2015. L’ensemble des débouchés, industriels ou dans la grande consommation soutiendrait l’activité mais sur un rythme encore modéré.
Multi-clients, les spécialités chimiques redémarrent lentement profitant surtout d’un regain des exportations. La croissance devrait se maintenir en moyenne sur un rythme légèrement supérieur à 1 % en 2015.
Pour les savons, parfums, produits d’entretien, la demande des ménages sur les marchés domestique et internationaux a été décevante en ce début d’année. Elle devrait globalement progresser en moyenne annuelle même si les ventes vers certains pays émergents pourraient ralentir. Les volumes pourraient ainsi augmenter de 1 % en 2015.
Évolution en volume, en % par an |
2012 |
2013 |
2014 |
Prév. 2015 |
Chimie minérale |
1,4 |
3,5 |
0,9 |
-2 |
Chimie organique |
6,2 |
-2,2 |
5,6 |
0 |
Spécialités chimiques |
1,1 |
1 |
1,8 |
1,2 |
Savons, parfums, produits d’entretien |
-0,5 |
3,2 |
3,9 |
1 |
Industrie chimique en France (yc chimie fine pharmaceutique) |
-1,6 |
1,3 |
2,9 |
0,5 |
Source : prévisions UIC