La consommation d'énergie dans la Chimie
Du fait des procédés qu’elle met en œuvre, la Chimie est, de manière inhérente, un secteur grand consommateur de produits énergétiques, à la fois comme sources d’énergie et comme matières premières.
Ces procédés mobilisent le plus souvent :
- de l’électricité pour faire fonctionner les moteurs, les pompes, les compresseurs, etc. ;
- de la chaleur pour provoquer les réactions voulues, sécher les produits, etc. Celle-ci est produite majoritairement à partir de gaz naturel et, dans les vapocraqueurs, de sous-produits pétroliers. Dans une moindre mesure, la récupération de chaleur fatale des usines d’incinération de déchet fournit de l’énergie bas-carbone.
La Chimie consomme ainsi environ 33 % du gaz (près de 50 TWh/an) et 20 % de l’électricité (près de 23 TWh/an) utilisés dans l’industrie en France.
Source : France Chimie
Les produits énergétiques sont par ailleurs des matières premières indispensables pour la Chimie. Il s’agit :
- de gaz pour la production d’hydrogène et pour la filière de l’ammoniac (acide nitrique, engrais azotés, polyamides) : 10 TWh/an environ ;
- de produits pétroliers, pour la production d’oléfines (éthylène, propylène, styrène, etc.) qui forment les briques essentielles de la Chimie organique : 100 TWh/an environ.
L’électricité peut également être considérée comme une matière première lorsqu’elle est utilisée pour la production de chlore, pour la réduction de certains métaux spéciaux, etc.
L’approvisionnement en énergie représente donc un facteur de compétitivité de premier ordre pour les sites chimiques, et les émissions de gaz à effet de serre, engendrées par l’utilisation de ces produits énergétiques, constituent un enjeu majeur.
Un accès à une énergie compétitive est essentiel pour les entreprises concernées, dites intensives en énergie. Surtout dans un contexte où les concurrents de l’industrie française bénéficient d’un accès direct à une énergie abondante et bon marché (gaz et pétrole de schistes américains, ressources gazières et pétrolières au Moyen-Orient et dans les pays de l’ex-URSS, technologie de cogénération massivement subventionnée dans certains pays d’Europe).