Le rebond du secteur de la Chimie freiné par le contexte international
A l’occasion de son Assemblée générale, France Chimie a présenté le bilan annuel du secteur pour 2021 et les perspectives pour 2022.
Après une année 2020 marquée par la crise du Covid, la Chimie en France a connu un rebond en 2021 avec une croissance de 6 %, confortant sa place de leader à l’exportation parmi les secteurs industriels (avec un nouveau record de 69 milliards d’euros) et sa contribution clé à la balance commerciale de la France (en 2e position après l’aéronautique). Cette croissance dans la moyenne européenne ne lui a cependant pas permis de retrouver son niveau pré-crise contrairement à ses principaux partenaires et concurrents (Allemagne, Italie, …) qui avaient été moins impactés en 2020.
La Chimie poursuit sa dynamique de transformation
En 2021, l’investissement du secteur a connu une belle accélération (+22 % en 2021 par rapport à 2020) en partie liée à sa forte mobilisation dans le cadre du plan « France Relance » (près de 200 projets accompagnés à fin 2021, pour plus de 2,7 milliards d’euros d’investissement). Celui-ci a en particulier permis à la Chimie d’enclencher une nouvelle dynamique d’investissement dans sa décarbonation : le secteur avance sur sa trajectoire pour réduire ses émissions de 26 % d’ici 2030. Il entend maintenir cette mobilisation qui réduit par ailleurs son exposition au gaz et accélérer le déploiement des technologies en rupture (capture et séquestration du carbone, hydrogène décarboné, électrification des procédés).
La Chimie renforce ses dépenses de R&D pour apporter des solutions aux défis d’avenir : elle est le 4e secteur industriel en termes de dépenses de R&D. Cette capacité stratégique à innover a été consacrée par la place majeure qu’elle occupe dans le plan « France 2030 » et les projets importants d’intérêt commun européens (PIIEC). Elle se manifeste également par son tissu de startups, la « ChemTech », en plein développement et qui concrétise actuellement de premières réalisations industrielles en France.
La croissance du secteur, la dynamique d’investissement et de transformation mais également le renouvellement nécessaire d’une partie des effectifs (20 % des salariés sont aujourd’hui âgés de 55 ans et plus) conduisent à anticiper une accélération des recrutements. La Chimie prévoit ainsi d’accueillir 120 000 talents d’ici 5 ans, notamment par le levier de l’alternance auquel les entreprises ont de plus en plus recours (+ 25 % d’alternants en 2021).
Une croissance modeste en 2022
La crise énergétique démarrée dès 2021 et exacerbée par le conflit en Ukraine impacte particulièrement la Chimie, 1er secteur industriel consommateur d’énergie concentrant 33 % des besoins en gaz et 20 % des besoins en électricité. Le secteur, dont la moitié des exportations sortent de l’UE et 40 % des importations proviennent de pays hors UE, connait de surcroit des problèmes de transport persistants. Enfin, le conflit en Ukraine renforce les difficultés opérationnelles (notamment par des pénuries d’intrants) et provoque des effets indirects par l’impact sur les marchés clients de la Chimie.
Le ralentissement de l’économie mondiale, combiné aux freins opérationnels à la reprise, laisse augurer une croissance modeste en 2022, que France Chimie estime entre 1 et 2 %.